Stéphane Bern, « M. Patrimoine », n’est pas le seul à innover pour financer la restauration de chefs-d’œuvre en péril. La Joconde, la Vénus de Milo et autres odalisques vont apporter également leur contribution. Le fonds de dotation du Louvre doit en effet annoncer lundi 24 septembre un accord destiné à favoriser la réhabilitation de chapelles rurales en décrépitude ou de jolis sentiers trop battus.
Alimenté par les dons des mécènes et les recettes du partenariat avec le Louvre d’Abu Dhabi, ce fonds privé, équivalent d’une fondation, gère au total un capital de 250 millions d’euros, dont les revenus sont utilisés pour financer des missions du musée.
On est bien loin du loto du patrimoine. Ce soutien prend la forme d’un partenariat avec Alter Equity, l’un des pionniers des fonds d’impact français, cette nouvelle finance qui assure concilier rentabilité et intérêt général. « Depuis 2015, nous avons identifié l’éducation, le patrimoine, les métiers d’art et le tourisme culturel comme autant de domaines où nous souhaitions engager une action positive dans le cadre de notre stratégie d’investissement responsable », relate Philippe Gaboriau, directeur général du Fonds de dotation du Louvre.
Investissement et philanthropie
L’investisseur pas comme les autres avait déjà apporté son écot à Mirabaud Patrimoine Vivant, créé en juillet 2017 par une banque genevoise et géré par l’ancien ministre Renaud Dutreil pour prendre des participations dans des PME de l’horlogerie ou de la joaillerie. « Les métiers d’art peuvent être rentables. C’est plus rarement le cas concernant les bâtiments historiques ou les sites naturels », poursuit M. Gaboriau.
D’où le montage retenu, qui mêle investissement et philanthropie. Le « trésor de guerre » du Louvre va allouer 3 millions d’euros au nouveau fonds qu’Alter Equity est en train de lever. Le rendement net de cette enveloppe dédiée – appelée part de partage – sera limité à 5 %.
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